Marcel Jean-Louis

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Marcel Jean-Louis, né le 7 avril 1900 à Urau (Haute-Garonne) et mort fusillé le par les Allemands au camp de Souge en Gironde, Résistant, assurant des relais lors de passages d’Anglo-Américains vers l’Espagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marcel Jean-Louis est né le 7 avril 1900 à Urau (Haute-Garonne). Il est le fils de Bertrand Michel Ernest Jean-Louis, forgeron, et de Laurentine Anaïs Clotilde Bec. Il se marie 1er février 1926 avec Marie Cazalé. Ils ont plusieurs enfants. La famille Jean-Louis fait partie de la Résistance et assure des relais lors de passages d’Anglo-Américains vers l’Espagne[1].

Arrestation et exécution[modifier | modifier le code]

Le 17 mai 1944, la Gestapo investit le domicile des Jean-Louis, tend une souricière et abat le passeur Adrien Berne) avec qui les Jean-Louis sont en contact. Marcel Jean-Louis, son fils Bertrand Jean-Louis, et une voisine, Mme Amédée Mailheau, présente et également impliquée dans les passages, sont arrêtés et internés à Toulouse. Bertrand Jean-Louis est relâché le premier juillet 1944[1].

Le 2 juillet 1944[2], Marcel Jean-Louis et Amédée Mailheau[1] sont enfermés avec sept cent deux résistants, dont soixante deux femmes, dans les wagons bétaillers du convoi dit « train fantôme ». Le lendemain, le train, à destination de Dachau, se dirige vers Bordeaux, la ligne vers Lyon ayant été détruite[2]. Pris pour un convoi militaire, il est bombardé par l'aviation britannique en gare de Parcoul-Médillac[2], près d'Angoulême. La locomotive détruite, il y reste stationné cinq jours[2]. Le train revient à Bordeaux le [2]. Les prisonniers restent plus de soixante heures en gare Saint-Jean, enfermés près du dépôt des locomotives dans les wagons bétaillers mais ravitaillés par le Secours national.

Dans la nuit du 12 au 13[2], ils sont, au bout d'une grande demi-heure de marche en rangs, entassés dans la synagogue de la ville transformée par les autorités allemandes en annexe insalubre de la prison du Hâ. La Fête nationale y est hardiment célébrée par une harangue du militant SFIO Noël Peyrevidal[3] juché sur la tébah puis une Marseillaise suivie d'un chahut. Le , dix prisonniers, Noël Peyrevidal, l'inspecteur Robert Borios, Litman Nadler, étudiant émigré de Roumanie, Pierre Fournera , le commissaire de police toulousain, le réfugié espagnol José Figueras Almeda, André Guillaumot, Meyer Rosner, Emilio Perin, Joseph Uchsera et Albert Lautman, en sont extraits et conduits au fort du Hâ[4]. Ils y rejoignent un groupe de trente six autres détenus, des maquisards qui ont été sélectionnés sur dossier par le Kommando IV de la Sicherheitspolizei de Bordeaux, KDS, que dirige le lieutenant S.S. Friedrich-Wilhem Dohse. Ils reçoivent chacun un carton « Zum Tode verurteilt ».

Le après midi, les condamnés sont emmenés au camp de Souge, qui se trouve à vingt cinq kilomètres à l'ouest du centre de Bordeaux, sur le territoire de la commune de Martignas-sur-Jalle, pour y être fusillés le soir même avec deux autres prisonniers. L'officier de garde français refuse de former le peloton d'exécutionau prétexte que l'autorité dont émane l'ordre n'est pas mentionnée sur celui ci[5]. Le lendemain 1er août, le chef du convoi, l'Oberleutnant de la Wehrmacht Baumgartner, ne réussit pas à rassembler les gendarmes mobiles et ce sont des sous-officiers de la Feldgendarmerie qu'il commande pour procéder à ce qui est, aux termes du chapitre II de la Convention de La Haye relatif aux prisonniers de guerre, un crime de guerre. Les condamnés, conduits à un des deux sites d'exécution, sont attachés chacun à son tour à un des dix[6] poteaux[7]. Les corps sont jetés dans des fosses déjà prêtes[5]. Vingt sept jours plus tard, Bordeaux est libérée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c JEAN-LOUIS Marcel. fusilles-souge.asso.fr.
  2. a b c d e et f Dominique Mazon, Jean Lavie & all., Les 256 de Souges. Fusillés de 1940 à 1944., p. 197, Le Bord de l'eau, Lormont, septembre 2014 (ISBN 9-782356-873408).
  3. Dominique Mazon, Jean Lavie & all., Les 256 de Souges. Fusillés de 1940 à 1944., p. 203, Le Bord de l'eau, Lormont, septembre 2014 (ISBN 9-782356-873408).
  4. F. Nitti, 8 chevaux 70 hommes, p. 79-81, Éditions Chantal, Perpignan, avril 1945.
  5. a et b Dominique Mazon, Jean Lavie & all., Les 256 de Souges. Fusillés de 1940 à 1944., p. 178, Le Bord de l'eau, Lormont, septembre 2014 (ISBN 9-782356-873408).
  6. Dominique Mazon, Jean Lavie & all., Les 256 de Souges. Fusillés de 1940 à 1944., p. 72, Le Bord de l'eau, Lormont, septembre 2014 (ISBN 9-782356-873408).
  7. Dominique Mazon, Jean Lavie & all., Les 256 de Souges. Fusillés de 1940 à 1944., p. 15, Le Bord de l'eau, Lormont, septembre 2014 (ISBN 9-782356-873408).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]